Moi, dans les ruines rouges du siècle
Du 7 au 18 avril 2015
Mardi et mercredi à 19 h
Jeudi au samedi à 20 h
*COMPLET LE 15 AVRIL*

Je suis né en 1969 en Ukraine. Ma mère ayant quitté la maison quand j'étais petit, je décide de devenir célèbre afin qu'elle puisse me voir à la télévision et me reconnaître comme sien. Entre Tchernobyl, la Glasnost et l'Armée Rouge, entre mon ami acteur Anton jouant Lénine pour de l'argent et mon amoureuse Ludmilla attendant les bienfaits promis par la Perestroïka, entre les décombres d'un monde qui se désagrège, je poursuis mon chemin. Je me nomme Sasha. Voici mon histoire.
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Un jour, Sasha Samar, comédien d’origine ukrainienne établi au Québec, propose très timidement à son ami Olivier Kemeid de faire un spectacle sur sa vie. Et Sasha commence à raconter... Trois heures plus tard, Olivier, les yeux écarquillés, n’a pas pris une seule note. C’est que Sasha a eu une vie stupéfiante. Moi, dans les ruines rouges du siècle en est inspirée. La pièce propose un regard à la fois intime et global sur l’histoire récente de l’Union soviétique, tout en explorant la question du mensonge.
Le mensonge qu’on met en place afin de préserver un idéal, pour sauver les apparences. Mais qui, ce faisant, tue à petit feu.
Succès retentissant auprès de la critique et du public lors de sa présentation dans la métropole, Moi, dans les ruines rouges du siècle est lauréate du Prix de la critique - catégorie Production Montréal 2012
Idée originale
Sasha Samar
Olivier Kemeid
Auteur
Olivier Kemeid
Mise en scène
Olivier Kemeid
Assistance à la mise en scène
Stéphanie Capistran-Lalonde
Conception visuelle
Romain Fabre
Éclairages
Martin Labrecque
Conception sonore
Philippe Brault
Mouvement
Estelle Clareton
Régie
Charlotte Ménard
Direction de production
Catherine La Frenière
Assistance aux costumes
Fruzsina Lànyi
Assistance au décor et aux accessoires
Loïc Lacroix Hoy
Production
Trois Tristes Tigres
Distribution
Espace des curieux
Extrait de texte
« Bonjour. Je me présente : Sasha Samar. / L’histoire que vous allez entendre / Je ne sais pas pourquoi je la raconte / Peut-être d’ailleurs que je ne la raconte pas vraiment / Peut-être que c’est elle qui se raconte malgré moi. / C’est donc l’histoire d’une vie qui va se raconter à travers moi. / Et cette vie, c’est la mienne. »
Une histoire vraie
Inspiré de la vie de Sasha Samar, un acteur d’origine ukrainienne vivant au Québec, Moi, dans les ruines rouges du siècle est le récit d’un homme qui tente de se reconstruire dans une Union Soviétique qui commence à se désagréger. La pièce nous parle du monde qui s’est disloqué sous nos yeux il n’y a pas si longtemps, mais également – et surtout – du mensonge que l’on doit mettre en place afin de préserver un idéal. Du mensonge qui sauve les apparences, et qui ce faisant nous tue à petit feu.
Mot de l’auteur et metteur en scène
Moi, dans les ruines rouges du siècle s’inscrivait dans une saison où de nombreux auteurs québécois avaient décidé de parler d’ailleurs, que ce soit en Chine, en France ou en Ukraine… mais toujours à partir de notre point de vue. Il s’agit de faire sien l’adage du sociologue Fernand Dumont : parler du monde à partir du Québec. Nul exotisme de pacotille ici, ni tendance à fuir nos propres tourments, bien au contraire, mais plutôt une envie de mettre en parallèle ce qui, au-delà des âges et des lieux, relève de nos profonds déchirements. Ce n’est ni l’effondrement du bloc soviétique ni les discours de Lénine qui m’ont tant attiré, mais l’histoire intime de Sasha. Sa tragédie familiale, avec bien sûr en arrière-fond tout le décor de l’Histoire, mais avant tout l’odyssée d’un homme, seul, perdu dans les ruines… Il en était de même pour ma précédente pièce L’Énéide, d’après Virgile, où la destinée d’un seul homme et des siens prenait le pas sur la chute de la ville, d’ailleurs quelle ville était-ce, Troie, Le Caire ou Kigali, nous ne le savions pas, nous n’avions pas besoin de le savoir. Je pense que la période de l’effondrement du bloc soviétique, si faste en bouleversements, si riche en matière théâtrale, si déterminante dans le cours de l’Histoire, a curieusement plus intéressé le cinéma que le théâtre. Et le cinéma d’ailleurs… On me répondra que cela s’est passé en Europe, voire en Asie, donc au loin là-bas; je répondrai qu’à notre époque il n’y a plus de « loin là-bas », que tout est proche et que ces bouleversements ne sont pas étrangers à ce qui est en train de se passer sous nos yeux au Moyen-Orient, mais aussi il n’y a pas si longtemps sous nos fenêtres au Square Victoria. J’ajouterais que notre coin de l’Amérique du Nord a été pour les Ukrainiens, dont l’histoire tragique est encore hélas méconnue, une terre d’asile de prédilection, du premier d’entre eux établi au Manitoba, en passant par les Juifs Ukrainiens de Little Odessa, jusqu’à Sasha Samar et les siens établis à Montréal. J’aimerais leur dédier ce spectacle.
Merci à Sasha pour l’un des plus beaux cadeaux qu’on m’ait jamais donnés.
Olivier Kemeid
Extrait vidéo
Visionnez une vidéo d'extraits de la pièce, offerte par Trois Tristes Tigres.
L'histoire de Tchernobyl
Parmi les nombreux faits historiques auxquels fait référence la pièce se trouve l'accident nucléaire de Tchernobyl. Apprenez-en davantage sur cet incident majeur en écoutant ce documentaire français.
Canada - URSS au hockey
Moi, dans les ruines rouges du siècle fait également référence aux duels épiques sur glace entre les équipes de l'URSS aux équipes nord-américaines. Bien que la pièce traite des matchs présentés dans les années 80, c'est la Série du siècle qui a marqué le début de ces rencontres et qui ont marqué l'histoire des relations entre les Soviétiques et le Canada. Replongez-vous dans cette atmosphère en consultant ce dossier de Radio-Canada sur le sujet et visionnez ce documentaire (en anglais).